Major League Soccer (fr/en)

La nouvelle saison de MLS a débuté ce week end ! Je sais, tout le monde s’en fiche. Mais vivant depuis deux ans à Toronto, il est peut-être temps pour moi de m’intéresser à ce championnat exotique.

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J’ai toujours trouvé quelque part réconfortant que les États-Unis soient presque les seuls à ne pas comprendre et aimer le football – qu’ils se sont permis de rebaptiser « soccer ». J’y vois une confirmation supplémentaire d’une divergence philosophique profonde.

Pourtant l’un de mes premiers souvenirs footballistiques est la Coupe du monde 94, aux États-Unis : la formidable célébration du duo d’attaque brésilien Romario-Bebeto pour saluer la naissance du fils du second ; le pénalty raté de Baggio en finale qui s’envole dans les nuages ; et les yeux démoniaques de Maradona (ce soir-là contrôlé positif et reconnu coupable de dopage) après avoir conclu une action collective argentine magnifique.

Mais le football et l’Amérique du nord n’ont jamais véritablement fait bon ménage. En 1977, le Roi Pelé lui-même y a trainé ses guêtres deux ans pour cotiser quelques points retraites ; il a ouvert la voie.

Quelles sont aujourd’hui les destinations qui s’offrent aux grands joueurs des championnats majeurs européens sur la pente descendante ?

Il y a tout d’abord la Turquie, qui sportivement semble la voie de garage la plus attractive, une sorte de sas de décompression ou d’antichambre avant la mort : quelques apparitions en matchs de poule de Ligue des champions, des supporters plus que passionnés (même Mathieu Valbuena s’est vu accueillir à l’aéroport d’Istanbul comme une rock star par les supporters du Fenerbahçe !), mais inconvénient notable, le versement des salaires n’y est pas toujours respecté.

Autre possibilité, les pays du Moyen-Orient (Qatar, Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis…) et la Chine, qui quant à eux rebutent les joueurs-humanistes (certes peu nombreux dans le milieu), non à cause des milliers de travailleurs qui meurent depuis dix ans sur les chantiers de la coupe du monde 2022 ou encore parce que l’homosexualité y est reconnue comme illégale et peut être punie de trois ans de prison (menace indolore car il est de notoriété publique que tous les joueurs de football sont hétéro !) mais nos stars sont plutôt sensibles aux témoignages d’anciens joueurs qui se sont vus confisquer leur passeport ; une retraite susceptible de prendre des allures de prison dorée.

Finalement la MLS est pour les européens le plus sûr des cimetières des éléphants

Souvenons-nous de Giovinco, la puce atomique, qui y a connu une seconde partie de carrière plus attrayante que la première en Europe. Puis Beckham, qui en jouant aux Los Angeles Galaxy, a mis un pied à Hollywood et préparé sa reconversion. Et enfin plus récemment Zlatan, qui s’affichait en pleine page du Los Angeles Times avec juste un message adressé aux américains « you’re welcome » conscient lui aussi, par sa présence en MLS, du miel qu’il offrait aux cochons.

Oui, car la MLS vue d’Europe ressemble à un championnat amateur trop exposé (à l’instar des combats de boxe de Tony Yoka). Les quelques images de nos héros déchus sont peu flatteuses : chevelure devenue éparse et grisonnante, un embonpoint éloignant toute idée de professionnalisme, ils dominent pourtant toujours les débats sur les pelouses synthétiques américaines.

L’américanisation du football européen (le rachat de nombreux clubs historiques par des américains, la récente arrivée du VAR et surtout le spectre de la ligue fermée) ; le lancement de l’Inter Miami, nouvelle franchise de David Beckham ; et la Coupe du monde 2026 organisée aux États-Unis, peuvent-être des motifs de curiosité. Mais est-ce vraiment suffisant pour s’infliger ce soccer alors que Thierry Henry, coach du Club de Montréal, vient tout juste de quitter le navire après à peine quinze mois ?

Souffrant du décalage horaire (matchs européens en milieu d’après-midi) dû à ma condition d’expatriée, et saisissant l’opportunité de plonger un peu plus dans cette culture nord-américaine volontairement embrassée, mon challenge sera de suivre, sans à priori, et partager avec vous, les beautés cachées – si elles existent – de la MLS.


The new MLS season kicked off last weekend! I know nobody cares. But living for two years in Toronto, I thought that maybe it is time for me to take an interest in this exotic championship.

I have always found it somewhat relieving that the United States are almost the only ones who do not understand and love football. They have allowed themselves to rename the sport “soccer”. I see this as further confirmation of a deep philosophical divergence.Yet one of my first football memories is from the 94 World Cup in the United States; The wonderful celebration from the dynamic Brazilian duo Romario-Bebeto when they arm gestured the birth of Bebeto’s son, Baggio’s missed a penalty shot in the final by kicking the ball into the sky, and the demonic eyes of Maradona (who later that night tested positive and convicted of doping) after concluding a magnificent Argentine class action. 


But football and North America have never really gotten it together. In 1977, King Pelé dragged himself there for two years to contribute a few pension points. Did he pave the way for what are the destinations for the big players of the major European championships on the downward slope? 


First of all, there is Turkey, which sportingly seems the most attractive option, a sort of decompression chamber or anteroom before death; this would include a few appearances in Champions League group matches and Turkish supporters are extremely passionate. For example, even Mathieu Valbuena was greeted at Istanbul airport like a rock star by Fenerbahçe supporters. However, a notable drawback is that even though the salary exists the payment schedule is not respected.


Another possibility, the countries of the Middle East (Qatar, Saudi Arabia, United Arab Emirates …) and China. Who in turn reject humanist players (who are admittedly few). Not because of the thousands of workers who have died on the construction sites of the 2022 World Cup over the last ten years. Not because homosexuality is recognized as illegal and can be punished up to three years in prison (painless threat because it is common knowledge that all football players are straight and/or don’t openly discuss their sexuality!) Our stars are rather sensitive to the testimonies of former players who have had their passports confiscated; a retirement likely to take on the appearance of a golden prison. 

After all, MLS is the safest of elephant cemetery for Europeans

Let us remember Giovinco, the atomic chip, who had a more attractive second part of his career there than the first part in Europe. Then we have Beckham, who set foot in Hollywood by playing at the Los Angeles Galaxy which helped him have reconversion. Finally more recently Zlatan, who was very aware of his contribution to the MLS and stated in the Los Angeles times, “You’re welcome”. Confidently knowing that his presence is like offering honey to pigs.


Yes, because the MLS seen from Europe looks like an over-exposed amateur championship. The few images of our fallen heroes are not very flattering; their hair has become sparse and grey and their bodies are overweight which removes any idea of ​​professionalism. Yet they still dominate the game on American synthetic lawns.


Perhaps my grounds for curiosity in this league are; The Americanization of European football (the takeover of many historic clubs by Americans. The recent arrival of VAR (video assistant referee) and especially the spectrum of the closed league.) The launch of Inter Miami, David Beckham’s new franchise, and the World Cup 2026 organized in the United States. But is it really enough to inflict this “soccer” on yourself when Thierry Henry, coach of the Club of Montreal, has just left the ship after barely fifteen months?


Suffering from jet lag (European matches are on in the middle of the afternoon) due to my expatriate condition, and seizing the opportunity to dive a little more into this voluntarily embraced North American culture. My challenge will be to follow, without having a priori, and share with you, the hidden beauties—If they exist—from the MLS.