Le match aller à confirmer nos intuitions : les Bavarois sont largement supérieurs aux Parisiens qui sont cependant capables de fulgurances assassines.
Pendant toute la rencontre, en très bon élève qu’il est, le Bayern a récité sa leçon presque à la perfection : une-deux, dédoublements des latéraux, centres… comme à l’entrainement. Il aura réduit Paris au simple rôle de sparring partner tant la domination fut écrasante. Le PSG est quant à lui, un élève surdoué qui s’ennuie et végète en ZEP. Les devoirs ne sont jamais faits et l’insolence constante, mais quand vient le jour de l’examen, nul ne peut présumer l’échec ; Paris manie le grand écart comme personne et peut, même à la suite d’une année scolaire médiocre, majorer la matière.
Ce match fut donc une opposition de style, qui par sa violence prit des allures de combat de boxe. Le Bayern a roué de coups (31 tirs !) un PSG replié dans les cordes, au bord du KO. Ridicule à première vue – des réminiscences de leur comportement du match retour contre Barcelone – ce sentiment s’est mué en seconde mi-temps en empathie, car nul ne peut contempler souffrir quelqu’un si longuement le cœur froid.
Ce PSG ressemblait à s’y méprendre au boxeur américain Deontay Wilder : indéniablement limité, mais doté d’un punch rare, susceptible de terrasser n’importe quel adversaire.
Les joueurs parisiens ont fait preuve d’un courage et d’une solidarité méconnus, et se sont offerts le droit de croire en la possibilité d’un miracle. En effet, les lacunes du club de la capitale n’ont jamais été aussi criantes (absence de fond de jeu, pressing anarchique, latéraux limités…) mais ses qualités aussi, que l’on peut résumer uniquement à sa capacité à faire mal en contre-attaque grâce à des sorties de balle propres et surtout la vitesse de ses attaquants. Ce PSG ressemblait à s’y méprendre au boxeur américain Deontay Wilder : indéniablement limité, mais doté d’un punch rare, susceptible de terrasser n’importe quel adversaire.
Comment ne pas évoquer l’absence de Lewandowski quand autant de ballons ont trainé dans les 5 mètres 50 de Navas, impérial, sans trouver preneur. Son remplaçant, Choupo-Moting, troisième choix en attaque l’an dernier au PSG, n’a pas démérité en pesant sur la défense parisienne et s’offrant même un joli but de la tête. Mais actuellement, personne n’est en mesure de remplacer le buteur polonais tant il est exceptionnel. Le Bayern a manqué d’efficacité offensive mais également défensive. Connaissant pourtant l’unique force parisienne, ils se sont laissés aspirer et punir à trois reprises. Est-ce l’erreur précoce (4ème minute) de Neuer sur le premier but qui a contraint les Bavarois à se ruer à l’attaque et donc à s’exposer aux quelques coups de poignard parisiens (6 tirs et 3 buts !) ?
Le match retour s’annonce haletant ! On peut imaginer qu’à la fin de ce premier acte, Hansi Flick, coach du Bayern, a dû néanmoins féliciter ses joueurs et les rassurer quant à la suite des événements. Si les Bavarois réalisent le même type de prestation ce mardi au Parc des Princes, il est fort à parier qu’ils se qualifieront. Espérons que lucides, les joueurs parisiens ne se laisseront pas griser par leur démonstration de solidarité ; ils se doivent d’être meilleurs, et ne pas voir dans cette première manche remportée, un match référence à dupliquer. N’oublions pas que l’essence même de la chance est sa rareté.