Mbappé, Haaland, Pogba, Dembélé et maintenant au tour de Paulo Dybala. L’annonce est tombée lundi dernier : la Juventus de Turin a acté le départ libre de sa Joya en juin prochain. Cette situation, qui chez les grands joueurs (qui plus est, relativement jeunes) était plutôt rare, devient une véritable tendance.
Des sommes folles sont offertes par les clubs pour tenter de convaincre ces amants capricieux de rester, de nous aimer, mais les joueurs, et surtout leurs agents, ont compris leurs valeurs, leur rareté et n’hésitent plus à faire monter les enchères jusqu’au dernier moment, quitte à déstabiliser leur futur ancien club dont ils embrassaient pourtant goulument l’écusson devant les caméras.
Souvenez-vous déjà en 2018 du ridicule documentaire de 52 minutes de Griezmann, “La décision”, où, après des semaines de doutes, il annonce qu’il refuse les avances barcelonaises pour rester à L’Atletico Madrid (il rejoindra finalement un an plus tard la Catalogne). Et l’an dernier, à la même époque, le père et l’agent du prodige suédois Erding Haaland faisaient quant à eux la tournée des grands clubs, au nez et à la barbe du Borussia Dortmund, son employeur. Quant à Mbappé, il ne se gène pas pour réclamer un salaire stratosphérique (plus de 1million d’euros par semaine) dans le cas d’un contrat courte durée avec un bon de sortie en 2023 (ce qui replongerait la direction parisienne très vite dans la même situation critique). Les joueurs ont pris le pouvoir, pour le meilleur car ce sont eux les principaux acteurs de cette industrie, mais pour le pire, asservissant les clubs et leurs supporters sans état d’âme.
Messi et Barcelone se sont quittés les yeux pleines de larmes de crocodile. L’Argentin s’envolant pour le PSG, club pourtant sans projet sportif, et le club catalan, finalement, ne fut pas mécontent de se débarrasser de ce vampire avide, qui aura sucer tout ce qu’il put de l’institution. Quant au retour de Cristiano à Manchester, il n’est pas plus romantique avec un Portugais prêt à foutre le camp en cas de non qualification de son club de coeur à la prochaine Ligue des Champions. Même à Liverpool Salah a déclaré sans honte “j’aimerait beaucoup rester jusqu’au dernier jour de ma carrière” mais la condition est que le club fasse de lui le joueur le mieux payé d’Angleterre.
Mais il n’y a rien à reprocher à ces salariés qui respectent leur contrat de travail et donc leur engagement, et qui pourtant s’attirent les foudres de leurs propres supporters et même de leurs directions ; il semblerait que l’amour ne puisse s’imaginer autrement qu’éternel. La direction de Barcelone s’était fendu d’une diatribe violente il y a quelques semaines à l’encontre de Ousmane Dembélé qui refusait de signer un nouveau contrat, se permettant même de le menacer de ne plus le faire jouer jusqu’à la fin de la saison. Le club expliquait ne pas vouloir mettre sur le terrain un joueur non impliqué dans le projet mais cela démontrait surtout un égo blessé qui souhaitait punir l’auteur d’un refus vécu comme une rebuffade. La prestation de haut niveau, il y a quelques semaines, d’Ousmane au Bernabeù pour le Clasico prouve bien qu’on peut désirer partir en fin de saison et faire preuve de professionnalisme.
L’individualisme est devenu la norme dans notre société. Tout résultat n’est analysé qu’à travers ce spectre. A partir des statistiques des raisonnements absurdes sont élaborées – “sans Mbappé, le PSG serait 9 ème de Ligue 1”. Alors pour faire perdurer le mythe, les clubs sans idée paient, ce qui semble plus aisé que de travailler sur un véritable projet, une vision.
Les clubs ont créé des monstres et pour reprendre la main, beaucoup en coulisse compte sur la création d’une Super League qui permettrait de caper les émoluments et le pouvoir des joueurs.
L’heure de la renaissance du lien amoureux n’est pas pour tout de suite.
The Republic of players
Mbappé, Haaland, Pogba, Dembélé, now Paulo Dybala. Juventus and Dybala have not achieved an agreement to extend his contract and he will be free in June. For top young players, this situation used to be unusual but for a few years we see a strong trend.
Crazy sums of money are offered by the clubs to convince these capricious lovers to stay—to love us. But the players and most of all their agents understand their values and rarity and do not longer hesitate to raise the stakes until the last minutes—even if it means destabilising their future ex-club whose crest they greedily kissed in front of cameras.
Remember in 2018 when Griezmann released his ridiculous 52 minutes documentary “The decision” only to announce that he refused to join Barcelona and stayed in Madrid (all of that just to go a year later). And last year, the father and agent of Erding Haaland were shopping in the big European clubs, however Haaland was still a Dortmund player. Mbappé doesn’t mind to demand a stratospheric salary (over a million weekly) and a short contact to be able to leave in 2023 – PSG would be back fast in the same critical situation. The players took the power for the best, because they are the first actors of the soccer industry. And for the worst, they are enslaving the clubs and the supporters without hesitation.
Messi and Barcelona broke up with crocodile tears. The Argentinian left for PSG, a club without a vision while Barcelona was happy to get rid of this greedy vampire who sucked everything he could from the club. In Manchester, the Ronaldo come-back is no longer a romance. Ronaldo would get out of his so-called heart club if they don’t qualify for the next Champions League. Even in Liverpool where Salah declared with no shame “I would like to stay forever!” but—the club has to make him the most paid player of England.
We cannot blame these players who are respecting their contracts. While fans and the club management feel betrayed.
It seems love can only be eternal.
Two months ago, Barcelona was pretty brutal with Ousmane Dembele because he refused to extend his contract. The President even threatened Ousmane to not allow him to play the rest of the season because according to him a future free player can not be motivated. That threat looked like more a punishment. Ousmane’s master class performance a few days later against Real Madrid at Bernabeù stadium proved that even almost free, a player can be professional.
Individualism is now the norm in our society. Every result is analysed through this filter. Stats turn into absurd logic – “Without Mbappé, PSG would be 9th in French championship”. So to maintain the myth, the clubs, without any idea, pay. Throwing money at the problem seems to be their solution rather than working on the real project.
The clubs have created monsters. To regain power, secretly, they support the Super league to cap salaries and re-cage the players.
Love will not coming back soon.